La Typologie :

C'est une approche de la morphopsychologie qui est surtout complémentaire des deux précédentes (Laidrich et Ermiane.

Elle apporte un regard synthétique original sur les portraits. Elle est dans sa réalisation complète un peu lourde à établir, mais sa compréhension superficielle est toujours un bon outil d’étude qui peut être une aide très secourable dans certains cas difficiles.

Elle permet en tout cas d’établir des raccourcis appréciables et de ne pas passer à côté d’éléments essentiels peu évidents à voire avec les deux auteurs précédents.

C’est Monsieur Claude Lanfranchi qui a repris, regroupé et amélioré les anciennes typologies des huit types : lymphatique, digestif, sanguin, musculaire, bilieux, respiratoire, cérébral et nerveux. Il a établi un portrait morphopsychologique pour chacun d’eux avec les tendances générales, les limites, les risques et les contradictions. Puis, il a retenu pour chaque cas certains traits morphologiques types issus en bonne partie de la théorie de Laidrich, qu’il a quantifié sur une courbe dite de Goss. Ainsi, pour un individu donné, il pondère le poids de chacun des huit types à l’aide d’une grille d’étude contenant 69 items morphologiques.

Il obtient alors une courbe dont l’étude de l’écart type permet de conclure à la plus ou moins bonne intégration de la personne dans les 8 types, aux tendances qui freinent, stabilisent ou perturbent la personne. Nous en ferons la synthèse dans le chapitre III page 243.

Pour détailler un peu : c’est donc une méthode de synthèse fondée sur l’utilisation de huit portraits types synthétiques, préétablis au niveau psychologique et morphologique. Ainsi, lors de la réalisation d’une étude de personnalité, on essaye de retrouver l’influence plus ou moins grande de tel ou tel type sur l’individu étudié (en pratique, un type dominant et deux à trois types secondaires). Puis, on essaye d’en tirer quelques conclusions sommaires et générales, mais néanmoins fondamentales, car elles orientent toute la suite du portrait ou corrigent éventuellement un mauvais départ de celui-ci. La typologie permet également de retracer dans le temps l’histoire d’un individu à travers la présence plus ou moins forte des huit types, de conclure à la plus ou moins grande cohérence naturelle du sujet étudié, de voir comment sont hiérarchisés, comment s’épaulent ou quel(s) type(s) manque(nt) ou déséquilibrent la personnalité.

C’est aussi la seule méthode morphopsychologique qui permet d’inclure dans l’étude psychologique d’un sujet des paramètres concernant sa morphologie générale telle le poids, la taille et le morphotype en plus de l’étude de son seul visage. En effet, on sent bien intuitivement que pour un visage identique, l’individu bréviligne qui fait un mètre soixante et 54 kg ne peut pas ressembler totalement psychologiquement à l’individu longiligne qui fait un mètre quatre-vingt-cinq et 100 kg. La courbe d’intégration des 8 types expliquée page 262 permet de visualiser concrètement ce que ces constantes morphologiques vont changer et modifier dans le caractère.
Enfin, si cette technique peut sembler un peu sommaire et désuète, elle est souvent d’un grand secours pour compléter les autres techniques de morphopsychologie, d’autant que ces huit types ont été introduits d’une manière statistique très précise et riche en informations par Claude Lanfranchi (voir les différents tableaux et exemples pages 266 à 276).